Importance de l’alimentation maternelle sur la santé de l’enfant

Voici l'article de Celia Mores, Docteure en neurosciences et professeure au sein de l'EDNH sur l'importance de l'alimentation maternelle sur la santé de l'enfant. Cet article a été publié dans la revue scientifique Sages-Femmes.
L'alimentation chez le nourrisson
L’alimentation maternelle durant la grossesse et en période postnatale est cruciale pour le développement du fœtus, la santé du nouveau-né et celle de l’adulte en devenir. Un apport nutritionnel insuffisant sur les plans quantitatif et qualitatif favorise, à plus ou moins long terme, certaines pathologies métaboliques, chroniques mais aussi mentales. Un apport excessif en graisses et en sucres peut quant à lui faire le lit d’une obésité tardive. Plus l’alimentation de la mère est diversifiée, plus l’enfant acceptera de manger varié et équilibré, ce qui préservera sa santé.

L’alimentation maternelle joue un rôle capital dans le développement du fœtus et du nouveau-né [1] . Guider la femme enceinte ou allaitante en la matière est devenu un enjeu de santé publique. La preuve en est les nombreuses publications et messages diffusés sur l’importance des 1 000 premiers jours de vie, qui soulignent que la grossesse et la période postnatale sont particulièrement critiques1 sur le plan du développement comportemental, cognitif et émotionnel du futur enfant, mais aussi du point de vue de sa santé globale [1] . Les recherches menées sur les conséquences de l’alimentation maternelle sur la santé du nouveau-né ont notamment mis en évidence son impli cation dans la survenue de pathologies métaboliques et chroniques à l’âge adulte [1] , mais aussi dans le développement cognitif et la santé mentale de l’enfant  [2–4] . En effet, une alimentation inadéquate et, dans certains cas, l’obésité maternelle sont susceptibles d’augmenter le risque d’apparition de divers troubles cognitifs, voire psychiatriques, comme l’anxiété, la dépression, l’autisme, le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyper activité et les troubles des conduites alimentaires  [3,4] .

Une “bonne” alimentation, c’est-à-dire répondant aux besoins nutritionnels du fœtus et de la mère, serait donc une condition sine qua non pour le développement harmonieux du futur enfant [5] .

Une alimentation quantitativement et qualitativement suffisante

L’alimentation maternelle est très importante durant la grossesse car tout, ou presque, se joue durant cette période charnière, qui est caractérisée par le développement du fœtus. En effet, les cellules ainsi que les connexions neuronales2 , c’est-àdire synaptiques, se forment. Or, ce sont ces connexions neuronales qui permettent la propa gation de l’infl ux nerveux, autrement dit le bon fonctionnement des neurones et, par conséquent, celui du cerveau, notamment sur le plan cognitif.

Apports nutritionnels

Afin de soutenir l’intense activité cérébrale des 1 000 premiers jours de vie, il faut “énormément” d’énergie : 50 à 75 % de la nourriture ingérée serait utilisée à cet effet chez le nourrisson.

  • Pour que le fœtus se développe correctement et que le bébé soit en bonne santé à la naissance, il est primordial que la mère lui fournisse, via son alimentation, tout ce qui lui est nécessaire, quantitativement et qualitativement. En effet, un apport insuffisant entraîne des répercussions sur la santé de l’enfant à naître sur les plans organique, comportemental et cognitif qui, de plus, perdureront à l’âge adulte. Des retards de développement et de croissance, puis l’apparition de maladies chroniques et métaboliques, telles que les troubles cardiovasculaires, le diabète et l’obésité en font partie [6] . 
  • De manière générale, la mère doit veiller à avoir une alimentation équilibrée et variée, riche notamment en fruits et légumes. Toute carence doit être corrigée du fait des conséquences potentielles sur le fœtus et le déroulement de la grossesse ( figure 1 ). Des apports adéquats en vitamine B9, en calcium, en vitamine D, en fer, en oméga-3 et en iode sont essentiels, ceux-ci étant couverts par une alimentation équilibrée [7] .
Figure 1. Conséquences des carences maternelles sur le développement du futur enfant.
Figure 1
  • Le rôle crucial des oméga-3 sur le développement du cerveau, tant sur le plan anatomique que fonctionnel, n’est plus à démontrer [8] . Ainsi, une carence en ces acides gras durant la grossesse peut entraîner chez le nouveau-né une diminution de l’acuité visuelle, des troubles cognitifs de tous ordres et des déficits comportementaux qui seraient en lien avec des modifications des structures membranaires des neurones et une diminution du nombre de neurones au niveau de l’hippocampe3, ainsi qu’avec des modifications de la transmission de certains neurotransmetteurs comme l’acétylcholine, la dopamine et la sérotonine [9,10] . A contrario , un apport suffisant en oméga-3 chez la femme enceinte est bénéfique pour le développement cérébral du bébé. Il contribuerait à l’augmentation du quotient intellectuel (jusqu’à 4,1 points supplémentaires) des enfants et de leurs compétences en sciences, lecture et mathématiques [11–13] . Cela aurait aussi des effets bénéfiques sur leurs capacités à maintenir leur attention de manière soutenue et sur leur mémoire à long terme [14,15] .
  • En outre, une carence en iode durant la grossesse est susceptible d’entraîner une hypothyroïdie chez le nouveau-né [16] . Un bon apport en vitamine B9 avant la conception et au cours de la grossesse est également essentiel puisqu’une carence en période périconceptionnelle est associée à un risque accru d’anomalie de fermeture du tube neural [17] . Une supplémentation en folates est donc recommandée à l’ensemble des femmes qui ont un projet d’enfant et durant tout le premier trimestre de grossesse.
  • La future maman doit par ailleurs veiller à ne pas consommer d’aliments contaminés car cela peut impacter le développement du fœtus, notamment au niveau cérébral. Il est primordial de prévenir la toxoplasmose et la listériose. La toxoplasmose est due à un parasite, Toxoplasma gondii , présent naturellement dans la terre qui se retrouve donc sur les végétaux et, par transmission, dans la viande. Les aliments doivent être bien lavés et cuits avant consommation. La listériose, causée par une bactérie, doit conduire la femme enceinte à proscrire les fromages au lait cru (et le lait cru), ceux à pâte molle, croûte fleurie et croûte lavée, les fromages râpés industriels, la croûte des fromages, certaines charcuteries (rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc.), la viande crue ou peu cuite, le poisson cru ou fumé, les coquillages crus et les crustacés décortiqués vendus cuits [18] . Les aliments ultratransformés doivent également être évités, particulièrement en période périconceptuelle. En effet, il a été mis en évidence qu’ils sont associés à une croissance embryonnaire altérée.

Carences maternelles et santé infantile : les enseignements d’une étude hollandaise

La non-satisfaction des besoins nutritionnels maternels entraîne de nombreuses conséquences pour le nouveau-né : prématurité, insuffisance pondérale, retard de développement cognitif, etc. [19,20] . Une étude réalisée sur 2 400 individus à la  suite de la famine survenue en Hollande lors de la Seconde Guerre mondiale illustre bien cette réalité. En effet, il a été mis en évidence que les enfants nés de mères ayant subi la famine ont développé plus de maladies métaboliques et de troubles cardiovasculaires que ceux nés de mères épargnées [21] . Les privations caloriques subies par les femmes enceintes durant cette période critique ont donc impacté “à retardement” la santé de leurs enfants.

Suralimentation maternelle

Figure 2. Conséquences de la suralimentation maternelle sur le développement du futur enfant.
Figure 2

La suralimentation maternelle au cours de la grossesse est également à risque ( figure 2 ).

  • Les enfants nés de mères obèses ont plus de risques de développer un diabète et/ou une obésité au cours de leur vie [22,23] , jusqu’à trois fois plus  [24] . Un lien a ainsi été établi entre l’indice de masse corporelle, le tour de taille, le rapport taille/ hanches chez les mères et l’insulinorésistance retrouvée chez leurs enfants à l’adolescence [23] .
  • La suralimentation de la mère durant la grossesse a un retentissement sur l’expression du génome de l’enfant, non pas en modifiant la séquence ADN elle-même, mais l’expression de certains gènes, ce qui entraîne des répercussions durables, potentiellement jusqu’à la prochaine génération [6,23,25] . En effet, pendant la période développementale, les gènes sont très sensibles à l’environnement, ce qui provoque l’activation ou l’inactivation de certains d’entre eux. Des corrélations ont d’ailleurs été établies entre les événements survenus au cours de cette période et l’apparition de certaines pathologies à l’âge adulte : diabète, résistance à l’insuline et/ou à la leptine4, obésité [26] . Plus précisément, ce type d’alimentation influe sur la régulation physiologique de la prise alimentaire (balance faim/ satiété) en altérant les neurones orexigènes et anorexigènes situés au niveau de l’hypothalamus5. Les signaux orexigènes sont alors amplifiés et les signaux anorexigènes diminués6 [27] , ce qui crée une prédisposition physiologique à l’hyperphagie.
  • L’obésité maternelle n’a pas seulement pour conséquences d’augmenter le risque de développement de maladies métaboliques et d’obésité chez le futur adulte, elle est aussi impliquée dans le risque d’apparition de troubles comportementaux et cognitifs. En effet, les changements métaboliques, inflammatoires et neuroendocriniens en lien avec l’obésité affectent le développement des structures neuronales jouant un rôle dans la régulation des comportements et les performances cognitives.

Une alimentation diversifiée

Au cours de la grossesse, l’alimentation de la mère doit être la plus diversifiée possible afin de favoriser l’acceptation, par le futur enfant, de différentes saveurs. En effet, c’est pendant cette période que commencent à se former les préférences alimentaires [28] . Le nourrisson aura ainsi plus de facilité à maintenir des apports variés au cours de sa vie d’adulte, ce qui constituera un “facteur protecteur” contre l’apparition de maladies métaboliques et neurologiques.

  • Une alimentation variée est tout aussi importante en période postnatale, notamment si la maman choisit d’allaiter son enfant. En effet, les nutriments (macro- et micronutriments) consommés par la mère sont présents dans le lait maternel. Cela explique en partie pourquoi l’allaitement apporte plus de bénéfices que lait maternisé dont la constitution (protéines, graisses, etc.) est moins qualitative [29] . Le lait maternel aurait, entre autres, des vertus protectrices contre l’obésité : une diminution de 15 % de l’incidence du surpoids chez les enfants allaités a pu être observée [30] .
  • D’autre part, il semblerait que la “prise au sein” permette au nouveau-né de s’auto réguler de manière plus efficace [31] . Cela l’aiderait à mieux ressentir la satiété et le rassasiement. Or, la sen sation de satiété est un élément clé dans le comportement alimentaire sain. Un dérèglement dès le plus jeune âge entraînerait des répercussions indéniables sur les conduites alimentaires à l’âge adulte, en lien notamment avec la diffi culté à ressentir la satiété.

Conclusion

Une alimentation qualitativement et quantitativement suffi sante durant la grossesse est synonyme de “bonne santé” du nouveau-né tant sur le plan organique, psychologique, comportemental que cognitif. Il est aujourd’hui reconnu qu’une “mauvaise” alimentation (carences ou excès) est à l’origine de l’émergence sur le long terme de certaines maladies (pathologies cardiovasculaires, diabète, obésité). Ainsi, un apport insuffi sant en certains types de nutriments (vitamines, fer, oméga-3, etc.) ou, au contraire, un apport excessif en d’autres nutriments (graisses, sucres) impacte ront la croissance et la santé de l’enfant et les conséquences perdureront, pour certaines, à l’âge adulte. Il est donc essentiel que la future maman mais aussi les soignants qui l’accompagnent prêtent une attention toute particulière à l’alimentation maternelle durant cette période.

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1 Le rapport de la commission des 1 000 premiers jours paru en 2020 affirme que la France doit faire en sorte que cette période devienne une priorité de l’action publique.

2 Le cerveau pourrait former jusqu’à 1 000 connexions neuronales par seconde.

3 L’hippocampe est une région du cerveau notamment dédiée aux apprentissages et à la mémorisation.

4 Hormone de la satiété.

5 L’hypothalamus est une des régions cérébrales impliquées dans la régulation physiologique de la prise alimentaire ; plus précisément, sa régulation à long terme.

6 Augmentation des ARN messagers (ARNm) codant pour les neurones orexigènes et diminution des ARNm codant pour les neurones anorexigènes.

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Celia Mores, Docteure en neurosciences et professeure à l’EDNH

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